Mais qu’est-ce que la voltige ? Certains considèrent encore la voltige aérienne comme une excentricité, comme de l’acrobatie et ne lui accorde d’autre intérêt que celui d’un spectacle à sensation analogue à ceux de l’équilibriste ou du dompteur. Il ne s’agit pas de diminuer sa valeur artistique ou spectaculaire mais elle répond à d’autres besoins, à une autre utilité. Cette utilité, c’est le vol même.
En affrontant tous les cas de vol et en exploitant toutes les conditions même les plus mauvaises donnent à celui qui le pratique un sens de l’air. Le pilote pénètre dans l’intimité de sa machine. Il le fait progressivement sans la heurter et celle-ci se livre toute entière à lui avec ses qualités et ses vices.
C’est de cette composition harmonieuse de l’homme avec sa machine que naitront les figures les plus parfaites. Alors que le pilote courant ne permet de ressentir les possibilités de l’avion que d’une façon partielle et confuse, la voltige aérienne les éprouve une à une dans toute leur ampleur et toute leur acuité. Le pilote parvient à sentir sa machine dans ses fibres les plus secrètes.